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Les formes de discours
I. Idées générales
La forme du texte varie selon l’intention de l’auteur, s'il veut raconter, décrire, expliquer ou convaincre.
On distingue quatre principales formes de discours: narrative, descriptive, explicative et argumentative.
Un texte relativement long associe souvent plusieurs formes de discours: par exemple, des passages narratifs pour l'action des personnages et des passages descriptifs pour les lieux ou le portrait des personnages.
II. Le discours narratif
Il raconte des évènements, des actions.
Il nécessite des indicateurs de temps comme des adverbes (ensuite, soudain) ou des groupes nominaux (le lendemain, par la suite) pour situer les actions les unes par rapport aux autres.
La conjugaison se fait au passé simple, au passé composé ou au présent (de narration), des temps qui permettent l’enchainement des actions.
ex: "Et, lorsqu’il empoigna Gervaise dans ses grosses mains noires, il fut pris d’une tendresse, il souleva doucement cette femme qui avait eu un si long béguin pour lui. Puis, en l’allongeant au fond de la bière avec un soin paternel, il bégaya, entre deux hoquets: [...]"
Extrait de L’Assommoir d'Emile Zola
III. Le discours descriptif
Il permet le portrait physique ou moral d'un personnage, la description d'un objet, d'un lieu, etc.
En littérature, il permet de marquer une pause dans l’action et aide le lecteur à mieux se figurer un personnage ou un lieu.
Il utilise des expansions du nom (adjectif, CDN, proposition subordonnée relative) et des indicateurs de lieu (derrière, sur la droite) pour placer les éléments dans l’espace.
Le principal temps de conjugaison est l’imparfait (le présent apparaît dans un récit au présent).
ex: "Cosette était laide. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. Nous avons déjà esquissé cette petite figure sombre. Cosette était maigre et blême. Elle avait près de huit ans, on lui en eût donné à peine six. Ses grands yeux enfoncés dans une sorte d’ombre profonde étaient presque éteints à force d’avoir pleuré. Les coins de sa bouche avaient cette courbe de l’angoisse habituelle, qu’on observe chez les condamnés et chez les malades désespérés. Ses mains étaient, comme sa mère l’avait deviné, «perdues d’engelures». Le feu qui l’éclairait en ce moment faisait saillir les angles de ses os et rendait sa maigreur affreusement visible. Comme elle grelotait toujours, elle avait pris l’habitude de serrer ses deux genoux l’un contre l’autre.
Tout son vêtement n’était qu’un haillon qui eût fait pitié l’été et qui faisait horreur l’hiver. Elle n’avait sur elle que de la toile trouée; pas un chiffon de laine. On voyait sa peau çà et là, et l’on y distinguait partout des taches bleues ou noires qui indiquaient les endroits où la Thénardier l’avait touchée. Ses jambes nues étaient rouges et grêles. Le creux de ses clavicules était à faire pleurer.
Toute la personne de cette enfant, son allure, son attitude, le son de sa voix, ses intervalles entre un mot et l’autre, son regard, son silence, son moindre geste, exprimaient et traduisaient une seule idée : la crainte. La crainte était répandue sur elle ; elle en était pour ainsi dire couverte ; la crainte ramenait ses coudes contre ses hanches, retirait ses talons sous ses jupes, lui faisait tenir le moins de place possible, ne lui laissait de souffle que le nécessaire, et était devenue ce qu’on pourrait appeler son habitude de corps, sans variation possible que d’augmenter. Il y avait au fond de sa prunelle un coin étonné où était la terreur."
IV. Le discours explicatif
Il délivre des connaissances, très prisé dans les revues ou articles scientifiques ou techniques, les manuels, les encyclopédies, les notices, les recettes, etc.
Dans les romans il permet de décrire le fonctionnement d'une machine, d'une institution (gouvernement, assemblée nationale, justice, etc.), nécessitant des précisions à apporter au lecteur.
Il emploie un ton neutre et un vocabulaire spécialisé, technique. Le présent de vérité générale est le plus utilisé dans ce cas-là.
ex: "Oui, il est possible d’envoyer un projectile dans la Lune, si l’on parvient à animer ce projectile d’une vitesse initiale de douze mille yards par seconde. Le calcul démontre que cette vitesse est suffisante. À mesure que l’on s’éloigne de la Terre, l’action de la pesanteur diminue en raison inverse du carré des distances, c’est-à-dire que, pour une distance trois fois plus grande, cette action est neuf fois moins forte. En conséquence, la pesanteur du boulet décroîtra rapidement, et finira par s’annuler complètement au moment où l’attraction de la Lune fera équilibre à celle de la Terre, c’est-à-dire aux quarante-sept cinquante-deuxièmes du trajet. En ce moment, le projectile ne pèsera plus, et, s’il franchit ce point, il tombera sur la Lune par l’effet seul de l’attraction lunaire. La possibilité théorique de l’expérience est donc absolument démontrée ; quant à sa réussite, elle dépend uniquement de la puissance de l’engin employé."
IV. Le discours argumentatif
Il sert à convaincre ou influencer le lecteur. L’auteur défend son opinion grâce à des arguments et des exemples.
Des connecteurs logiques (premièrement, néanmoins, en outre, pour conclure, etc.) permettent de les enchaîner, et les verbes sont au présent ou au passé composé.
ex: "Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont
formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis
en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et
aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands
qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont
surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle
définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est
perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un
jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste
Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et
continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie
des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est
pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les
fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers,
tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui
par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique
supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français
qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes
ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries
d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se
mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne
s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres."
Appel prononcé à la BBC à Londres par le Général De Gaulle
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