Le conflit israélo-palestinien

I. Idées générales Le conflit israélo-arabe oppose les Israéliens à différents pays arabes au Moyen-Orient, est également appelé conflit israélo-palestinien puisqu'il concerne principalement ces deux nations. II. Les Origines du conflit La France et le Royaume-Uni signent les accords Sykes-Picot le 16 mai 1916 pour le partage du Proche-Orient (= zone géographique entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne) à la fin de la Première Guerre Mondiale anciennement géré par l'Empire ottoman. La déclaration Balfour (du nom du secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères) en 1917 précise que le Royaume-Uni se déclare en faveur de l'établissement en Palestine d'un "foyer national pour le peuple juif" ("a national home to the Jewish people"), une des premières étapes favorable à la création de l'État d'Israël. L'émir Fayçal ibn Hussein (futur roi de Syrie et d'Irak) et Chaim Weizmann (futur président de l'État d'Israël en 1948) signent un accord à Paris en 1919, pour une coopération judéo-arabe dans l'établissement du foyer national juif en Palestine (alors occupée par le Royaume-Uni) et d'une nation arabe sur la plus grande partie du Moyen-Orient, c'est-à-dire l'acceptation de la déclaration Balfour à certaines conditions. En avril 1920 des émeutes éclatent à Jérusalem pendant la fête religieuse musulmane de Nabi Moussa. La foule arabe est exhortée à la violence par certains leaders nationalistes et agresse la population juive dans la Vieille Ville, faisant une dizaine de morts et 200 blessés. Ces émeutes constituent la première manifestation majeure de violence entre les communautés arabe et juive de Palestine dans le contexte du conflit nationaliste qui les oppose encore cent ans après. Un an plus tard à Jaffa (Palestine), des nationalistes arabes s'attaquent aux Juifs, et les groupes de défense juifs ripostent, causant à nouveau plusieurs morts et blessés. La plupart des habitants juifs de Jaffa fuient la ville et s'installent sur la plage de Tel-Aviv, ville mitoyenne de Jaffa. Désormais uniquement habitée par les Juifs, Tel-Aviv fut séparée administrativement de Jaffa. carte des populations en 1922 Durant la grande révolte arabe entre 1936 et 1939 en Palestine, les Arabes revendiquent la fin du mandat britannique, la création d'un État arabe indépendant et la fin de l'immigration juive sioniste (le sionisme est le mouvement national du peuple juif pour la création d'un foyer national juif). III. Après la deuxième guerre mondiale Le Royaume-Uni annonce l'abandon de son mandat le 18 février 1947. Le 29 novembre, l'Assemblée générale des Nations Unies vote en faveur d'un plan de partage de la Palestine, avec le soutien des grandes puissances (sauf le Royaume-Uni), en trois entités, dont la création d’un État juif et d’un État arabe. Jérusalem et sa proche banlieue sont placées sous contrôle international en tant que corpus separatum (du latin corps séparé). Validé par les dirigeants juifs, le plan ne l'est pas par la quasi-totalité des dirigeants de la communauté arabe. carte des populations après le plan de partage de la Palestine Dès le lendemain du vote du Plan de partition à mai 1948, une guerre civile touche la Palestine, soit pendant les six derniers mois du mandat britannique (plus de 5000 victimes). Les communautés juive et arabe s'affrontent avec une violence croissante pendant que les Britanniques préparent leur retrait et n'interviennent que très (trop?) peu. En mars 1948, les Etats-Unis menacent de ne plus soutenir le plan de partage par crainte d'un embargo pétrolier de la part des états arabes. Ils suggèrent la gestion de la Palestine par l'ONU. Le 1er avril, le Conseil de Sécurité de l'ONU approuve la proposition américaine, malgré l'abstention des Soviétiques. Le Royaume-Uni achève son mandat officiellement le 14 mai 1948, et l'État d'Israël est proclamé le même jour à Tel Aviv par David Ben Gourion. Les États arabes voisins n'acceptent toujours pas cette notion d'un état pour les Juifs en Palestine et envahissent le territoire. Les groupes armés d'Arabes palestiniens se joignent aux armées arabes et déclenchent la première guerre israélo-arabe qui se termine en juillet 1949 par plusieurs accords d'armistice israélo-arabes. carte des populations en 1949, après la guerre Nasser, le président de l'Egypte, nationalise le Canal de Suez (raccourci entre la mer Rouge et la mer Méditerranée ouvert en 1869, financé par la France et l'Egypte, mais à laquelle le Royaume-Uni a racheté la part. Il est devenu un point de passage stratégique pour le pétrole) le 26 juillet 1956. Un accord secret est alors signé entre la France, le Royaume-Uni et Israël pour renverser Nasser et récupérer les droits du canal. Les Etats-Unis et l'URSS empêchent que cette opération soit menée à bien. En représailles, le ministère des Affaires religieuses d'Egypte déclare que "tous les Juifs sont des sionistes et des ennemis de l'État" et promet leur expulsion rapide. Les 75 000 juifs d'Égypte sont contraints de quitter le pays (où ils étaient installés depuis 2500 ans) après avoir fait don de leurs biens au gouvernement égyptien. La moitié d'entre eux rejoint Israël. En juin 1967, Israël attaque l'Égypte et ses alliées, la Jordanie et la Syrie, suite au blocus du détroit de Tiran (entre le Sinaï (Egypte) et l'Arabie Saoudite) aux navires israéliens par l'Égypte quelques jours plus tôt. La victoire israélienne se dessine en six jours, la moitié de l'aviation arabe ayant été anéantie dès le premier jour de conflit. Israël accroit son territoire en prenant la bande de Gaza (bande de terre de 41 km de long pour de 6 à 12 km de large, sur la côte méditerranéenne orientale, entourée au nord, à l'est et au sud-est par Israël et au sud-ouest par l’Égypte. Gaza en est la capitale, et compte plus de 2 millions d'habitants, les Gazaouis) et la péninsule du Sinaï à l'Egypte, le plateau du Golan à la Syrie, et la Cisjordanie et Jérusalem-Est à la Jordanie. Israël s'assure aussi la prise de la vieille ville de Jérusalem. Yom Kippour (Jour du Grand Pardon) est un jour férié du calendrier juif. En 1973 il coïncide avec un jour du mois du ramadan (mois du jeûne) du calendrier musulman, le 6 octobre 1973. Une coalition égyptienne et syrienne attaque Israël par surprise simultanément sur le plateau du Golan et dans la péninsule du Sinaï, qu'elle occupe depuis 1967. Les avancées égyptiennes et syriennes sont considérables durant deux jours, puis Israël a organisé sa défense. Ses contre-offensives permettent alors d'entrer en Syrie au nord et de traverser le canal de Suez pour progresser au sud et à l'ouest en Égypte. L'ONU demande un cessez-le-feu pour pouvoir entamer des négociations. L'armée israélienne va rompre ce cessez-le-feu sans autorisation politique, entrainant notamment la démission de la Première ministre Golda Meir. Les négociations qui suivent mènent aux accords de Camp David de 1978, grâce auxquels l'Égypte récupére la péninsule du Sinaï contre l'engagement de ne plus attaquer Israël. La frontière entre les deux pays est également rouverte. La première intifada (= mouvement de révolte) commence en décembre 1987 suite à divers actes criminels isolés (le meurtre d'un Israélien, un camion israélien qui accidente une voiture palestienne et tue les passagers). Les Accords d'Oslo y mettent fin en 1993, dont la Déclaration de principes signée à Washington par Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, Yasser Arafat, président du comité exécutif de l'Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP), et soutenue par Bill Clinton, président des États-Unis, accorde une autonomie palestinienne temporaire pour 5 ans en vue de la mise en place d'un processus de paix durable. Yitzhak Rabin est assassiné le 4 novembre 1995 à Tel-Aviv après une manifestation pour la paix en soutien aux accords d'Oslo, par un terroriste ultra-nationaliste israélien opposé au processus de paix enclenché par le Premier Ministre. Suite à l'Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza de 1995, Israël libère ces territoires qu'elle occupait depuis la Guerre des Six Jours. Ariel Sharon, le chef de l'opposition israélienne, visite l'Esplanade des Mosquées / Mont du temple (une esplanade avec plus de 200 monuments dont la plus grande mosquée de Jérusalem. C'est le lieu d'où Mahomet se serait élevé au ciel lors du voyage nocturne. Elle est située sur le "Mont du Temple", lieu le plus sacré du judaïsme, où était érigé le Temple de Jérusalem) le 28 septembre 2000, une "provocation" selon les Palestiniens et la population arabe. Des émeutes palestiniennes éclatent dans les territoires occupés, auxquelles participe la population arabe israélienne, mais sont réprimées par l'armée israélienne. La seconde intifada durera jusqu'en février 2005, après notamment différentes opérations ("Jours de pénitence", "Arc-en-ciel") menées par Tsahal (l'arméee de l'état d'Israël) contre la bande de gaza en 2004. Elle est "une campagne de terrorisme palestinien" pour Israël et "une révolte" du côté palestinien. Le plan de désengagement des territoires occupés est lancé par le Premier ministre d'Israël Ariel Sharon en 2005 pour retirer tous les quartiers juifs de la bande de Gaza et certains quartiers juifs de Cisjordanie. Mais il est menacé dès le mois de juin de l'année suivante quand l'armée israélienne capture une famille de Palestiniens à Gaza, capture à laquelle répliquent les Palestiniens en faisant d'un soldat israélien un prisonnier de guerre en territoire palestinien dès le lendemain. L’"opération Pluies d’été" est alors lancée par Israël dans la bande de Gaza, la première incursion de milliers de soldats israéliens sur ce territoire de l’Autorité palestinienne depuis le plan de désengagement. La conférence d'Annapolis (Etats-Unis) officialise pour la première fois la "solution à deux États" (consensus au conflit israélo-palestinien qui propose la création d’un Etat arabe et d'un Etat juif en Palestine, et qui s’oppose à la solution de l'État binational dans lequel vivraient Israéliens et Palestiniens), acceptée par les deux parties en novembre 2007. Pourtant en décembre 2008 / janvier 2009, les tensions resurgissent quand l'armée israélienne démarre une offensive dans la bande de Gaza en riposte à des attaques du Hamas (= Mouvement de résistance islamique qui contrôle la bande de Gaza), accusé de tirer des roquettes depuis cette région sur les populations israéliennes. La bande de Gaza devient le théâtre principal des affrontements entre les deux camps:       . Nouveaux tirs de roquettes du Hamas en 2011 en contestation du blocus de la bande de Gaza imposé par Israël et l'Égypte. Israël riposte immédiatement.       . Israël répond à l’assassinat d'un chef militaire en 2012 par l'Opération Pilier de défense, une offensive militaire dans la bande de Gaza.       . En 2012, Israël et la bande de Gaza s'affrontent par plusieurs attaques. D'un côté l'Armée de défense d'Israël, de l'autre le Hamas, le Jihad islamique (une organisation armée palestinienne, Jihad signifiant "un devoir religieux au sein de l'islam") et les Comités de résistance populaire.       . Une nouvelle "guerre de Gaza" a lieu en 2014 quand le Hamas tire de nouvelles roquettes sur Israël, entrainant la réplique immédiate de l'Etat hébreu par des frappes aériennes. Depuis, les attentats (attaque au couteau en 2016, assassinat d'une policière en 2017, ...), les tirs de roquettes (mars 2016, en direction d'Israël, ...) et les représailles (frappe aérienne israélienne sur Gaza en mai 2021, ...) se poursuivent entre Israël et Palestine.  programme officiel     |     contactez un professeur     |     cours particuliers     |      haut de la page